En début de cette deuxième journée de l'appel de sa condamnation pour tentative de meurtre à Vire, mercredi 19 mars, le prévenu de 52 ans, sous mandat de dépôt depuis le 15 décembre 2021, a entendu la lecture du rapport psychiatrique le concernant, par le professeur Lorteau, psychiatre. Lecture a ensuite été faite des dépositions d'enquête de ses enfants, avant les réquisitions, plaidoiries, délibéré et verdict.
Le voisin entendait les hurlements
des enfants
Le psychiatre a décrit la personnalité du mis en cause comme dépendante de son entourage. Très matérialiste, il reprochait à sa femme d'être dépensière. Le spécialiste a relevé une altération de sa responsabilité en raison de troubles de l'humeur associés à une dépression nerveuse. Les témoignages des enfants ont tous évoqué l'alcoolisme récurrent de leur père, qui exacerbait sa violence verbale envers leur mère et physique envers eux. Un couple de voisins au Mesnil-Clinchamps, a quant à lui décrit un accusé agressif, capable de leur faire peur avec son chien ou même de les menacer d'une tronçonneuse. L'homme a déclaré avoir par moments entendu des hurlements d'enfants chez les protagonistes de l'affaire et éviter tout contact avec le mis en cause, qu'il redoute particulièrement.
"Il considérait sa famille comme sa chose"
Interrogé sur les divers témoignages le concernant, le prévenu a reconnu avoir commis des violences sur ses enfants, même sans emprise de l'alcool. Il a dit avoir pris conscience de la portée de ses actes et s'en est excusé. C'est l'avocate de la partie civile a ensuite évoqué le sentiment de toute-puissance de l'accusé, "qui considérait sa famille comme sa chose". L'avocat général lui, rejette l'idée de "raptus" (un déchaînement de violence, sans réflexion ni prise en compte des conséquences) décrit par l'expert psychologue. Il écarte cette idée d'impulsion soudaine. Selon le magistrat, le déroulé des faits (arrivée soudaine en voiture, bris de glace aidé d'un couteau et début d'étranglement de la victime) n'a cessé que par l'intervention inattendue d'un tiers, correspondant clairement à une tentative de meurtre.
Onze ans de réclusion criminelle
Il requiert douze ans de réclusion criminelle, assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire, une interdiction de détention d'arme sur 10 ans, mais également un retrait complet de l'autorité parentale.
Pour l'avocat de la défense le déclencheur de la tentative de meurtre aurait été la déclaration de la victime à son agresseur juste avant qu'il ne se jette sur elle : "Je n'ai plus besoin de toi, j'ai mes enfants."
Après les délibérations, le tribunal condamne Pascal Harel à onze ans de réclusion criminelle et cinq ans de suivi socio-judiciaire pour tentative de meurtre. L'autorité parentale lui est retirée.
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