Un homme âgé de 60 ans, en détention et sans domicile connu, comparaissait les 10 et 11 juin 2024, devant la cour d'assises de Coutances, pour tentative d'assassinat.
Le 14 janvier 2022, vers 10h25, la victime, demeurant à Saint-Clément-Rancoudray, a appelé la gendarmerie pour signaler qu'elle était victime d'une agression au couteau de la part de son nouveau compagnon, alors qu'elle lui avait annoncé qu'elle le quittait. A l'arrivée des forces de l'ordre, elle est découverte cachée dans un champ jouxtant son habitation, pieds nus et uniquement vêtue d'une robe de chambre. Elle a expliqué que, rentrant d'un voyage à La Réunion la veille au soir, elle avait trouvé l'accusé l'attendant à l'extérieur de son domicile, malgré le fait qu'elle lui avait annoncé le quitter avant son retour d'outre-mer. Elle a raconté avoir rencontré l'intéressé sur une application, le 21 septembre 2021, et avoir débuté une relation sans rien connaître de lui, si ce n'est son âge et sa situation de chômeur. Sur ses indications, les enquêteurs ont découvert l'accusé dans la maison, nu, à demi-inconscient et gravement blessé à l'arme blanche au thorax, à l'abdomen et au cou. Une clé à mollette et un couteau de cuisine étaient à côté du lit où il était allongé.
La victime a déclaré que le comportement de son agresseur avait changé avant son départ à La Réunion à Noël 2021, où il lui reprochait de se vernir les ongles pour, disait-il, "draguer les Réunionnais". Harcelée durant son voyage, elle a décidé de lui signifier leur rupture avant de revenir en métropole. A son retour, le 13 janvier en soirée, elle l'a accueilli chez elle uniquement pour la nuit, à cause du froid qui régnait à l'extérieur, et lui avait de nouveau signifié son départ définitif dès le lendemain. Le 14 janvier au matin, vers 10h, elle l'a congédié avant de retourner se coucher, fatiguée par le décalage horaire. Elle a eu la surprise de le voir la suivre jusque dans sa chambre pour se jeter sur elle, armé d'un couteau qu'il lui a mis sous la gorge, en précisant que si elle voulait qu'il parte, elle partirait avec lui. Elle a saisi et repoussé la lame du couteau en s'entaillant la paume d'une main. Il s'est alors muni d'une clé à mollette et lui en a asséné plusieurs coups à la tête et aux membres, avant de s'emparer de son portable pour le fouiller. C'est à ce moment-là qu'elle est parvenue à se libérer et à s'enfuir à travers les pièces de la maison, poursuivie par son agresseur armé. Au passage, elle a réussi à récupérer un autre téléphone pour appeler les forces de l'ordre une fois cachée dans le champ.
Déjà condamné pour assassinat
L'avocate générale a évoqué les précédentes affaires dans lesquelles l'accusé avait été concerné, et notamment le 14 décembre 1993, où il avait déjà été condamné par la cour d'assises d'Orléans pour assassinat. Lors de cette affaire criminelle et des affaires délictueuses le concernant, il s'est toujours posé en victime des mensonges et tromperies de ses compagnes et de leurs proches. Mentionnant point par point que toutes les conditions étaient requises pour retenir une tentative d'assassinat, la magistrate a requis 25 années de réclusion criminelle à l'encontre de l'accusé. L'avocat de la défense, lui, a réfuté la thèse de la tentative d'assassinat, s'appuyant sur des blessures qu'il a jugées superficielles au vu des armes employées. Il a notamment affirmé que son client avait utilisé le manche de la clé à mollette pour frapper sa victime et que la lame du couteau employé n'était pas aiguisée. Il optait plus, à son sens, pour des violences avec arme. La cour, à la suite de cinq heures de délibérations, rendu son verdict. Michel Marzin est condamné à 22 ans de réclusion criminelle pour tentative d'assassinat en récidive. A l'issue, il devra se soumettre à 15 ans de suivi socio-judiciaire.
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