Divorce sans juge : "cela ne va pas pacifier les couples" pour les familles de la Manche

"Le mariage est célébré devant la société en un acte solennel et public. Sa dissolution doit recevoir un formalisme suffisant dans le respect du parallélisme des formes". Philippe Roussel, président de l'UDAF (union départementale des associations familiales) de la Manche, ne décolère pas depuis l'annonce par le gouvernement de son projet de loi pour un "divorce sans juge".Le militant familial reproche au projet de "divorce sans juge" du gouvernement d'oublier "l'intérêt des enfants" dont le juge est le "garant", tout comme du "maintien de leurs liens avec leurs deux parents après la séparation". Il ajoute "le mariage n'est pas un simple contrat patrimonial qui pourrait se défaire devant un notaire".

Un amendement "dangereux"

Philippe Roussel considère cet amendement "d'autant plus dangereux qu'il ne concerne pas seulement les époux sans enfant et sans patrimoine, mais qu'il vise désormais les couples avec enfants... sauf si leur enfant mineur veut être entendu par un juge."

"Cela va coûter plus cher"

Il poursuit : "Cette mesure ne va en rien simplifier les procédures, ni pacifier les relations de couples, ni économiser de l'argent public. Elle sera coûteuse pour les familles puisqu'il leur faudra non seulement faire appel à un avocat mais aussi à un notaire, qu'il faudra rémunérer." Philippe Roussel ajoute : "Le recours obligatoire au ministère d'avocat est posé depuis l'origine de la loi de 1975 sur le divorce par consentement mutuel."En conséquence, "l'UDAF de la Manche demande aux députés de rejeter cette loi qui ne tient aucun compte des réalités vécues par les familles au moment des séparations".