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Sud-Manche. L'auteur des deepfakes, ces vidéos truquées, avait des centaines d'images pédopornographiques sur son ordinateur

Faits Divers. Un jeune homme de 20 ans a été jugé au tribunal de Coutances pour avoir truqué et diffusé des vidéos en substituant le visage d'adolescentes sur le corps d'actrices pornographiques.

Sud-Manche. L'auteur des deepfakes, ces vidéos truquées, avait des centaines d'images pédopornographiques sur son ordinateur
Le jeune homme qui a truqué des vidéos pour y inclure le visage de jeunes filles du sud-Manche a été jugé mercredi 14 mai au tribunal de Coutances. - Illustration

Elles sont une dizaine, alignées sur le banc des parties civiles, elles viennent regarder dans les yeux celui qui s'est servi de leur image pour leur nuire sur les réseaux sociaux. Agées de 12 à 20 ans, la plupart préadolescentes, elles sont les victimes d'un jeune homme de 20 ans qui a été jugé en comparution immédiate à Coutances mercredi 14 mai pour avoir diffusé des photos truquées avec de l'intelligence artificielle. Le prévenu captait le visage d'une de ses victimes et le substituait à celui d'une actrice pornographique dans des vidéos qu'il diffusait sur Instagram.

Les autres, c'est pour brouiller les pistes 

Dans le box, le prévenu qui vient tout juste d'avoir 20 ans, ne semble, malgré sa barbe, guère plus âgé que ses victimes. Quand la présidente Roxane Heitz lui demande pourquoi, il répond "par vengeance", parce qu'une jeune fille de 15 ans a refusé d'envoyer des photos dénudées d'elle-même. "Les autres, c'était pour brouiller les pistes", argumente-t-il. Ce sont donc 13 jeunes filles ou jeunes femmes, âgées de 12 à 20 ans qui font les frais des frustrations sexuelles du prévenu. Sur les 13 victimes, 11 sont mineures. Beaucoup sont des élèves du collège de l'Immaculée Conception de Saint-Hilaire-du-Harcouët.

Toutes sont choquées, beaucoup craignent que ces images puissent ressurgir sur la toile dans un futur plus ou moins proche. Le prévenu a tout de suite reconnu les faits aux gendarmes de Saint-Hilaire. Son matériel informatique a été confisqué et les enquêteurs spécialisés de la gendarmerie de Saint-Lô ont pu mettre à jour des centaines d'images pédopornographiques, soigneusement classées dans des dossiers par âge ou par les pratiques sexuelles qu'elles hébergeaient : "C'était pour m'y retrouver", explique-t-il. L'un des fichiers contient une vidéo d'une fillette pratiquant une fellation à un adulte. "Vous savez comment, nous les juristes, on appelle ça ?" demande la présidente. Le mis en cause fait un signe de dénégation. "Un viol", répond-elle. La tête du prévenu s'enfonce dans ses épaules.

"Un jeune paumé"

Le procureur requiert une peine mixte dont la partie ferme serait aménagée. L'avocat de la défense fait valoir que son client est un primo délinquant qu'il considère plus comme "un jeune paumé" que comme "un geek maléfique". Le tribunal condamne le jeune homme à deux ans de prison avec un sursis probatoire comprenant des obligations de soins psychologiques, de travailler et d'indemniser les victimes.

Il a interdiction de fréquenter des mineurs. Il sera inscrit sur le fichier des délinquants sexuels (FIJAIS). Il devra indemniser les victimes de 1 000€ chacune sauf une qui devrait percevoir 1 500€ car elle a en plus été victime de propositions sexuelles avec un langage particulièrement salace.

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5 commentaires

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Louane Il y a 1 jours
Débutant

Pour moi cela est grave.
Il doit être sévèrement condamné

ektombe Il y a 1 jours
Débutant

En tant que parents, nous avons dû parler de cette affaire à nos filles. Pas pour les effrayer, mais pour les sensibiliser à ce qu'elles peuvent vivre ou subir en ligne. Ce drame nous a glacés par sa proximité. Imaginer des adolescentes, parfois à peine pubères, exposées ainsi par pure vengeance, c'est insupportable. Mais au-delà de la justice, je ne peux m'empêcher de penser à l’éducation. Comment un jeune homme de 20 ans peut-il en arriver là sans que personne, dans sa famille ou son entourage, ne s’en inquiète ? L’éducation au respect, à l’image, à la sexualité, ça commence à la maison. Que faisaient ses parents pendant que leur fils constituait des dossiers pédopornographiques ? Le numérique ne déresponsabilise pas les adultes. À 20 ans, on peut être paumé, mais on n'invente pas tout ça sans une faillite en amont. L’affaire choque, mais elle devrait surtout alerter : sur l’empathie qu’on n’apprend pas, et sur les parents qui ferment les yeux.

Casper50 Il y a 1 jours
Débutant

Et encore une fois on ne met pas son nom quelqu'un condamné pour stupéfiants on met son nom mais un mec qui ruine la vie de 10 gamine lui on ne met pas son nom, il a une peine aménagé pffff elle belle notre justice et a 20ans sa promet pour la suite avec une peine comme celle la .... Vraiment une honte cette justice en france

ektombe Il y a 1 jours
Débutant

C’est un adulescent, pas un adulte mûr de 40 ans pleinement conscient de ses actes. Il est inconnu des services de police et s’agit de son premier délit. Ce qu’il a fait est grave, bien sûr, et je ne cherche pas à l’excuser. Mais à travers ses réponses, on perçoit un jeune homme sans repères, qui semble sincèrement incapable de mesurer la portée de ses actes. Pour lui, il s’agissait presque d’une “blague potache”, ce qui en dit long sur son absence d’éducation morale et civique.

Ce n’est pas uniquement lui qu’il faut blâmer, mais aussi l’environnement familial et éducatif dans lequel il a grandi. On juge souvent les actes d’un jeune, rarement ceux de ceux qui l’ont élevé – ou laissé grandir sans cadre.

Et si la décision rendue peut sembler “légère” à certains, elle aura pourtant des conséquences très lourdes : ce jeune sera interdit d’accès à de nombreux métiers, marqué à vie. C’est une tragédie pour les victimes, bien sûr. Mais ce drame en cache un autre : celui d’un jeune qui va être broyé, peut-être irrémédiablement, par une erreur aussi stupide que destructrice.

Blaise Il y a 1 jours
Débutant

La règle est simple, on met le nom quand il y a de la prison ferme, même aménagée.

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